Quand on parle de féminisme et d'Islam, deux champs de bataille sont inextricables d'une part la lutte contre le sexisme à l’intérieur des communautés musulmanes et de l'autre le combat contre l'islamophobie à l'encontre des communautés musulmanes et des femmes en particulier.
En France, les débats publics et médiatiques ont tendance à se concentrer sur les tenues que les femmes auraient le droit de porter ou non et on conteste actuellement le port des "abayas"*, et/ou de "robes longues" par certaines élèves dans les écoles publiques.
En Belgique, la question s’était aussi posée en 2015 avec le port de “jupes longues” dans plusieurs écoles bruxelloises.
Problème : une robe longue n'est pas un signe ou symbole religieux !
Dénoncer l’articulation du sexisme et de l’islamophobie est une dimension essentielle des luttes du féminisme islamique. L’usage de la laïcité est l’exemple type : c’est la pratique de l’islam qui est sans cesse dénoncée, et c’est toujours la tenue des femmes qui est pointée du doigt.
La laïcité devient alors un outil de contrôle des tenues féminines. Trop ample, trop long ? Quelle différence entre la traque et l’interdiction de tenues dites trop longues et celle de tenues considérées comme trop courtes ?
Réponse : aucune ! Et c’est ce que plaident les mouvements féministes islamiques, et décoloniaux en général.
*sortes de robes traditionnelles