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Amour-haine, je ne veux pas y croire ! Les études tendent à montrer que les jeunes ne s’intéressent pas ou plus à l’actualité. Iels ne regardent pas le journal télévisé, préfèrent les podcasts aux matinales tant aimées de leurs parents, décrochent soi-disant face aux documentaires de 52 minutes (qui durent pourtant aussi longtemps que certains épisodes Netflix ou HBO). Les jeunes désintéressé·e·s par les médias ? *Fake news !* Ce sont les temps qui ont changé, autant que les sources d’ailleurs. À qui de s’adapter ? Ce soir, au Studio Varia, la salle est pleine, la salle est comble. Les idées fourmillent, le débat suscite réactions et émotions, l’écoute provoque rires et tendresse, ou indignation et consternation. Le public est captif et réceptif. Preuve que lorsqu’on les y invite, les jeunes veulent élever la voix et le débat ! Preuve que la jeunesse n’est pas une « génération perdue » face à l’actu. Ce soir, les générations se mélangent : iels sont diversité, iels sont animé·e·s par les mêmes sujets. Iels font société. Alors oui, clairement, les formats ont changé. Alors oui, clairement, il faut éduquer aux médias. Alors oui, clairement, les réseaux sociaux ont pris le pas et parfois nous noient. Mais de ce débat il ressortira surtout qu’il est temps que le journalisme se remette en question. Comme explicité par Myriam Baele, journaliste à la RTBF, les jeunes doivent aujourd’hui devenir les objets, les sujets de nos éditos. Iels sont trop souvent invisibilisé·e·s ou décrédibilisé·e·s de par leur âge. Si vous, moi, journalistes devenu·e·s adultes, nous tendons autant l’oreille que le micro, nous les entendrons. Ensuite, il faut les écouter. Monde politique, fais-en de même ! En amont et en aval des élections. Pas juste pour satisfaire un score, un scrutin. L’école a aussi on rôle a joué car un journalisme et une information de qualité font partie des ciments de notre démocratie. Vérifier des sources, savoir où et comment s’informer, interpeller les élèves, leur permettre de s’emparer de leur quotidien pour (se) questionner. Éduquons aux risques et nécessités de l’investigation. Le temps s’écoule trop vite et déjà le gong retentit : clap de fin pour cette première soirée Parresia. La frustration se fait sentir autant que la satisfaction : le débat aurait encore pu se prolonger des heures durant. Je voudrais que nous désossions la machine infernale du sensationnalisme actuel, du « tout direct », du « rien à dire et tout à voir ». Que nous arrêtions de faire des jeunes les oublié·e·s de l’info. Arrêtons de les discréditer. Arrêtons de parler à leur place, en leur nom. Jeunesse, empare-toi des médias !

Laurianne Systermans

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