"Body positive" et chirurgie esthétique

Adeptes d' Insta, vous l'avez certainement déjà vu passer. #bodypositive, tous les corps sont beaux Est-ce la solution pour se réapproprier son corps ? Plein de bonnes intentions, le #bodypositive est en réalité dénoncé parce qu'il cache derrière la "confiance en soi" la lutte politique, sociétale et économiques contre des injonctions toxiques toujours aussi puissantes. Aujourd'hui, le recours aux injections, au limage de dents et autres actes esthétiques s'est banalisé chez les plus jeunes et les moins riches, qui n'hésitent pas à voyager pour bénéficier de prix avantageux dans des pays où la pratique est moins réglementée. Si on met finances et santé en danger pour se sentir plus belles et beaux, est-ce une réappropriation ou une nouvelle aliénation ?

Pourquoi le « body positive » n'est pas la solution ?

Grande, petite, grosse, mince, cellulite ou poils ...

Peu importe, ton corps est beau ! C'est le #bodypositive. Mais le #bodypositive est devenu mainstream, sympathique ...

Et surtout problématique ! Le #bodypositive masque l'enjeu politique et sociétal des "normes de beauté" : le problème est seulement la "confiance en soi". Bien sûr,

l'industrie de la beauté s'est emparée du #bodypositive. Exemple : la campagne "Real Beauty" de Dove en 2004 Le #bodypositive est donc devenu un business, i

nnocent, feel good, qui fait de la pub et ne change rien. Qui construit les normes de beauté ? Et pourquoi la femme en particulier devrait se sentir "belle" ? Contre le

#bodypositive, certain·e·s répondent aujourd'hui par la "body neutrality"

« Body neutrality » ? Que mon corps me plaise ou pas, je m'en détache, je l'assume.

La chirurgie esthétique, pratique de vieux riches excentriques ?

Depuis 2019, les jeunes français de 18-34 ans ont plus recours à la chirurgie esthétique que les 50-60 ans.

85% des actes de chirurgie esthétique aux Etats-Unis sont financés grâce à un emprunt. Le tourisme médical "esthétique" est une pratique souvent adoptée par des

patient·e·s qui ne sont pas riches.

Les réseaux sociaux jouent un rôle ambivalent, où le "bodypositive" côtoie l'incitation au bistouri. Dans les favelas au Brésil,  les plus

précarisé·e·s achètent de la "beauté" en partie pour exhiber un signe de réussite sociale. Bref, la chirurgie esthétique s'est popularisée. Mais à quel prix, au nom de quoi

et pour qui ?

Source : Courrier International, "La beauté pour tous", "Not ugly, just poor" : How the beauty industry is widening the class divide", dazeddigital.com,

Mona Chollet ; "Beauté Fatale", cidj.com,

L'équipe Parresia
5/7/2023

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