Un corps en saignant, une jeunesse sacrifiée

Du bruit, des slogans et des gens. Iels sont là pour défendre leurs droits, mais aussi ceux d’une jeunesse qui semble à court de voix autant que de de considération. Alexandre Dandelot et Inssaf Bel Haj Touzani sont allés à la rencontre des manifestant·e·s.

Lundi 27 Janvier, 12h31, Arts-Loi. Du bruit, des slogans et des gens. Iels sont là pour défendre leurs droits, mais aussi ceux d’une jeunesse qui semble à court de voix autant que de de considération.

Politiques publiques toujours plus libérales, et un enseignement mis à mal.

Enseignant·e·s, élèves du secondaire comme du supérieur, éducateur·rice·s… Toustes se retrouvent uni·e·s sous une même bannière.

“Du blé du blé pour enseigner, du fric du fric pour l’enseignement public.”

Iels viennent de Ciney ou la Louvière, en passant par Namur ou encore.  Tamines. Iels sont syndiqué·e·s ou non.

Mais pourquoi faire jusqu’à 2h de train pour venir manifester à Bruxelles ?

Les réponses varient, mais sont toutes plus légitimes et nécessaires les unes que les autres. Nous sommes à un tournant du futur de l’éducation francophone belge. Et de notre futur tout court !

Ce que l’on retient de ces réponses, c’est la posture d’allié·e des élèves, un vrai élan de solidarité pour les filières les plus menacées, et la prise de conscience des difficultés du métier d’enseignant·e·s par les élèves. On retient aussi la suppression d’emplois, de cours, de filières accueillant des élèves déjà fragilisé·e·s et marginalisé·e·s par un système éducatif et politique prônant toujours plus une méritocratie nauséabonde.

Pour rappel, ce que le gouvernement prévoit :

  • Augmentation des élèves par classe : Réduction du nombre d'emplois dans l'enseignement, entraînant une surcharge des classes.
  • Réduction des moyens et suppressions : Diminution de 3% des moyens d’encadrement, perte d’au moins 500 emplois, disparition d'options et suppression de classes.
  • Restrictions pour les élèves : Limitation d'accès aux études pour certains élèves, comme la suppression des 7e année pour les détenteurs d’un CESS et l'interdiction de réinscription pour les élèves majeurs décroché.e.s.
  • Réduction des budgets pour l’enseignement : moins 6,5 millions pour l'enseignement supérieur, diminution des investissements dans les infrastructures scolaires, et baisse des moyens pour écoles et internats (WBE, ARES, FNRS, etc.).
  • Dégradation des conditions pour les enseignants : Fin des nominations pour les nouveaux et nouvelles enseignant·e·s, augmentation des heures de travail, et baisse de l'attractivité de la profession, aggravant les pénuries.

©Iheb_production

Alexandre Dandelot
29/1/2025

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