Airs de fête, guirlandes lumineuses et sapins scintillants, « Vive le vent », « Joie sur la terre » et bienvenue sur nos ondes, « Petit papa Noël ». Mais il est loin le temps où seul un homme blanc, plein de bonhommie, grassouillet, barbu et de rouge vêtu, tenait les rênes de la distribution de cadeaux. Celle qui amène déballages hâtifs et bonheurs au superlatif. Acheter de plus en plus vite, recevoir de plus en plus vite, arracher le papier brillant. Tout, toujours plus vite. Les fortunes mondiales ont amassé nos allégresses dans leurs poches. Elles nous regardent par le petit bout de la lorgnette. Humanité dévorée par des repas gargantuesques.

Le Truman Show des fêtes de fin d’année des détenteur·ice·s de liasses dorées dont nous sommes les protagonistes manipulé·e·s ; les marionnettes, mais pas les guignols. Les lutins ont muté. Sourires abandonnés dans des colis cartonnés. Payés une misère, acceptant des conditions de travail qui ne tiennent compte ni des jours, ni des nuits, sans répit. Les farfadets survivent, comme le dépeint si bien Chloé Zhao dans son film « Nomadland ». Le traîneau est devenu drone, un entrepôt volant.

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Les Restos du cœur et autres associations venant en aide aux plus démuni·e·s n’ont jamais été autant sollicitées. La crise sociale que nous sommes en train de vivre n’est pas tant le résultat des répercussions d’une crise sanitaire hors norme, mais bien celle d’un modèle économique qui court à sa perte, ou plutôt à la nôtre. Les autorités vont-elles nous couper le courant, nous couper les vivres ? Comment pallier le serrage de ceinture alors que de l’autre côté, on nous gave comme des oies avec des publicités, des besoins non primaires ? Saint-Nicolas, Petite Souris et cloches de Pâques ont fait de mon enfance un monde imaginaire rêvé. Des respirations colorées qui m’ont émerveillée. Je ne veux pas de la nostalgie, mais la rage au ventre et le cœur au bord des lèvres, je m’interroge : m’a-t-on trompée sur toute la ligne ? Le Père Noël est-il une ordure ?

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