©GiacomoReynaud

Métro, boulot, idéaux

Tu fais quoi dans la vie ?

Aujourd’hui, j’y arrive enfin.

Je mets petit à petit le syndrome de l’imposteur·euse à la poubelle.

J’ai compris que cette question n’est pas une compétition, qu’elle peut être sincère et que la réponse ne doit pas forcément s’appeler performance.

Mais avant d’en arriver là, il y a eu de nombreuses étapes.

Tu veux faire quoi quand tu seras plus grand·e ?

Ça va à l’école ? Tu vas faire quoi comme étude après ?

Et tu penses que tu vas travailler dans quel secteur ensuite ?

Ça se passe bien au boulot ?

Finalement parfois, on tente de répondre à des questions auxquelles on a pas envie de répondre.

Parfois, on se retrouve même on se surprend à poser ces mêmes questions à d’autres.

Et on finit même par se poser beaucoup trop de questions jusqu’à remettre toute sa vie en question. Compliqué, hein ?

Moi, je répondais que je voulais être sage-femme parce que je trouvais que c’était le plus beau métier du monde.

L’école n’a jamais vraiment été mon “truc”. J’ai changé quatre fois d’établissement et fait un an en internat car je voulais, tenez-vous bien, être indépendante.

Le secteur dans lequel je voulais travailler ? Aucune idée.

Le genre de réponse qui ne plait évidemment pas à tout le monde.

Après 5 ans d’études, armée de ce fameux bout de papier, je trouve enfin un boulot. Eh oui : vie professionnelle, me voilà !

Une courte période d’excitation, suivie de doutes à nouveau. L’événementiel B2B ce n’est pas vraiment ma came en fait.

Travailler jour et nuit pour que des paillettes d’une valeur démesurée pleuvent le temps d’une soirée sur les employé·e·s de la boîte X avec pour seul but qu’iels soient encore plus productif·ve·s par la suite. Je suis pas certaine d’y voir du sens.

Ensuite, ce qui devrait arriver, arriva. Je change d’avis, je pense que je me suis trompée de direction. Place aux regards inquiets et aux coups de pression discrets.

“Je comprends mais.. Tu ne chercherais pas un autre boulot avant de quitter celui-là?”

“T’es sûre ? Tu n’essaierais pas encore un peu ?”

“Mais t’inquiète hein… Tu vas trouver j’en suis certain·e !”

Malgré tout, aujourd’hui quand on me pose la question fatidique, je réponds que tout se passe bien ! Eh oui, croyez-le ou non mais j’irais même jusqu’à dire que ma vie professionnelle me fait vibrer quotidiennement.

Je suis nourrie, je m’amuse, je rencontre, je créée des liens… J’ai trouvé du sens.

La place est maintenant aux “Ne bosse pas trop !”, “Tu ne te reposerais pas un peu de temps en temps ?”, “Il faudrait que tu arrives à dire non...”.

C’est vrai qu’une fois qu’on se sent enfin bien, on en veut toujours plus. Toujours plus donner pour toujours être plus nourrie.

Je ne vous cache pas que quand j’entends tous ces burn out autour de moi, j’ai peur de ce qui pourrait me tomber dessus.

C’est exactement là où nous voulons en venir dans ce dossier.

Au-delà de toutes les pressions, questionnements et craintes que ce monde peut amener. Il peut aussi être une réelle source d’épanouissement.

Et toi, tu fais quoi dans la vie ?

Clémentine Quevy

Coordinatrice du plus grand concours de prise de parole en Belgique Passionnée d'une communication sensée et au service des jeunes, aussi créative que débrouillarde Clementine est notre responsable stratégie digitale

Métro, boulot, idéaux

Le podcast

A écouter dans ce podcast :

Sarah

Jeune professionnelle en quête de sens

Yasmine Az

Médecin passionnée d'aider les autres, épanouie dans l'altruisme

Vasty

Philosphe - Soeur - Amie

Métro, boulot, idéaux

[Mauvais genre]

Alexandre Dandelot

Employé comme chargé de projet de la cellule Vers Demain, après des études de sociologie à l'UCL.

Métro, boulot, idéaux

La playlist

Métro, boulot, idéaux

Les articles

Huit heures par jour, cinq jours sur sept. Aujourd'hui, il s'agit du rythme de travail considéré comme normal dans notre société occidentale. Et si on rendait à la paresse ses lettres de noblesse ? L'essayiste Paul Lafargue en a fait sa mission. Finalité de l'existence, piège capitaliste, aliénation idéologique et masochisme prolétarien au coeur de la réflexion. Des concepts à remettre en lumière à l'aune des tendances contemporaines du slow life et du dolce far niente.

Boukria

Ilyas Boukria

L'une de nos voix

Il en est facile d'oublier que derrière les chiffres se cachent du savoir-faire, de la sueur, de la transmission, des années d'expertise mais aussi et surtout des visages singuliers.

Sels

Zélie Sels

Comédienne de formation, chargée de projet dans l’association « Les ambassadeurs d’expression citoyenne »

Il en est facile d'oublier que derrière les chiffres se cachent du savoir-faire, de la sueur, de la transmission, des années d'expertise mais aussi et surtout des visages singuliers.

Sels

Zélie Sels

Comédienne de formation, chargée de projet dans l’association « Les ambassadeurs d’expression citoyenne »

Il en est facile d'oublier que derrière les chiffres se cachent du savoir-faire, de la sueur, de la transmission, des années d'expertise mais aussi et surtout des visages singuliers.

 Systermans

Laurianne Systermans

Coordinatrice sur le projet Parresia et accompagne les jeunes dans leur envie de s’essayer à l’expression journalistique.

Deux fois plus de travail pour deux fois moins de reconnaissance. C’est la réalité de nombreuses femmes dans la société patriarcale qu’est la nôtre.📈📉 Comment s’extirper de ces carcans lorsque d’aucuns estiment encore que les femmes sont prédestinées à certains métiers ?Lorsque certaines de celles qui se battent contre ces injonctions perpétuent ces mêmes schémas pernicieux ? Lorsque la souffrance de toute une part de la société devrait rester invisible ?

Sels

Zélie Sels

Comédienne de formation, chargée de projet dans l’association « Les ambassadeurs d’expression citoyenne »

Vous souhaitez intervenir?

Rendre à la paresse ses lettres de noblesse

Huit heures par jour, cinq jours sur sept. Aujourd'hui, il s'agit du rythme de travail considéré comme normal dans notre société occidentale. Et si on rendait à la paresse ses lettres de noblesse ? L'essayiste Paul Lafargue en a fait sa mission. Finalité de l'existence, piège capitaliste, aliénation idéologique et masochisme prolétarien au coeur de la réflexion. Des concepts à remettre en lumière à l'aune des tendances contemporaines du slow life et du dolce far niente.
Ilyas Boukria
21/3/2024

Portraits parcours: Lucien, le menuisier

Il en est facile d'oublier que derrière les chiffres se cachent du savoir-faire, de la sueur, de la transmission, des années d'expertise mais aussi et surtout des visages singuliers.
Zélie Sels
25/3/2024

Portraits parcours: Eric, le cordiste

Il en est facile d'oublier que derrière les chiffres se cachent du savoir-faire, de la sueur, de la transmission, des années d'expertise mais aussi et surtout des visages singuliers.
Zélie Sels
25/3/2024

Portraits parcours: Zofia, la maraichère

Il en est facile d'oublier que derrière les chiffres se cachent du savoir-faire, de la sueur, de la transmission, des années d'expertise mais aussi et surtout des visages singuliers.
Laurianne Systermans
25/3/2024

Le souhait d’un autre temps

Deux fois plus de travail pour deux fois moins de reconnaissance. C’est la réalité de nombreuses femmes dans la société patriarcale qu’est la nôtre.📈📉 Comment s’extirper de ces carcans lorsque d’aucuns estiment encore que les femmes sont prédestinées à certains métiers ?Lorsque certaines de celles qui se battent contre ces injonctions perpétuent ces mêmes schémas pernicieux ? Lorsque la souffrance de toute une part de la société devrait rester invisible ?
Zélie Sels
30/3/2024
à lire ou à relire

Nos dernières éditions