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Publicité : Vas-y que je t’affiche !

« Toi, étudiant en pub ? J’y crois pas… »

Le schéma se répète encore une fois. Ma présentation ne peut échapper à ce devoir de justification. Les « mad men » n’ont pas rendu service à la discipline qu’ils dépeignent. Dans l’imaginaire collectif, le publicitaire est un homme blanc d’un certain âge, sans foi ni loi. Aux dernières nouvelles, je ne le suis pas…

Alors, je me suis souvent surpris à répondre « de la communication » lorsque l’on me posait la question du « tu fais quoi ? ». Fatigué de devoir porter le poids des travers de la publicité, je préfère me réfugier dans des réponses génériques. D’autant que dans les faits, de la comm', il ne s’agit que de cela.

Mais comment leur en vouloir ? Surpression et manque de représentation en interne, pollutions et manipulation à l’externe. Son procès prend régulièrement la forme d’une cour d’assise et ses chefs d’accusation ne tiennent pas sur une page. La publicité est responsable de nombreux maux. Non, il ne s’agit pas que d’un problème d’image.

Et pourtant… Je n’ose imaginer leur réaction si je leur disais le plaisir que j’ai pris à l’étudier. J’y ai trouvé un laboratoire créatif dont l’étoile polaire englobe esthétique, sociologie, culture et style linguistique. La cour de récréation rêvée d’un·e né·e curieux·se.

De là à imaginer en faire carrière ? Dur de franchir le pas… Mettre les pieds dans ce monde-là, c’est troquer les lunettes agréablement légères de curieux·se pour enfiler la tunique bien plus lourde de publicitaire. C’est accepter de contribuer à un système dont les valeurs ne me correspondent pas. C’est ne plus pouvoir me cacher derrière « l’étudiant en communication ».

Drôle de paradoxe. Drôle comme ce monde où plus le langage est abstrait, plus il est salué. La publicité, une affaire d’initié·e·s ? Difficile de se retrouver dans ce puits d’acronymes et d’anglicismes. Parfois les deux à la fois. Non, AIDA ne désigne pas un camp palestinien mais bien un parcours d’achat. Ne parlons même pas des CTR, ROAS et autres CTA.

Alors pour ce nouveau dossier, on inverse les rôles. C'est Parresia qui affiche la pub, et pas le contraire. Ni partisan·e·s, ni détracteur·rice·s. On part de la seule donnée qu'on a : la publicité est un énorme pouvoir et il paraît qu'un grand pouvoir implique de grandes responsabilités...

Ilyas Boukria

L'une de nos voix

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