Le sport est-il l'opium du peuple ?

L’engouement que suscite aujourd’hui le sport ne peut être vu qu’avec émerveillement. Regardez autour de vous, nous sommes en pleine coupe du monde et le foot est dans toutes les bouches, dans tous les esprits pour le meilleur comme pour le pire. Un espèce d’élan émotionnel bien compliqué à rationnaliser. Parce que s’il est évident que le sport suscite de l’intérêt, il est plus compliqué d’en connaître les conséquences et les enjeux. Où commence et où s’arrête le sport ?


Dans une définition usuelle, le sport semble s’apparenter à une bulle. Une passion haïe par les stoïciens, que nos parents utilisent en fin de semaine pour décompresser d’une semaine chargée. Un moment d’excitation et de bien-être, un petit shot de dopamine qui raffermit le corps et l’esprit. Un instant hors du temps, comme dans cette scène glaçante du film Sleepers, où les jeunes jouent pour oublier l’horreur des prisons pour mineurs.
Il n’empêche qu’historiquement, bien des individus se sont amusés à perturber l’équilibre de cette bulle. Pour preuve, ces deux athlètes afro-américains, Tommie Smith et John Carlos, qui, en 1968, ont levé le poing aux jeux olympiques de Mexico pour protester contre le racisme qui sévissait en Amérique. Ou encore, Kathrine Switzer qui décide de courir un marathon entourée d’hommes à une époque où il était mal vu pour les femmes de pratiquer ce sport. Leur point commun est évident : iels ont beau n’être « que » sportif·ve·s, iels ont un message à faire passer et à défendre. Le sportif émerveille parce qu’il explore les limites de sa discipline, est-ce son rôle aussi d’explorer les limites d’une société ? Une scène légendaire cristallise ce dilemme. 1972, un affrontement à jamais dans les mémoires. Boris Spassky face à Bobby Fischer, un Russe contre un Américain en pleine guerre froide. Ils doivent s’affronter dans une partie d’échecs qui sera la plus médiatisée de l’histoire de la discipline. Pour des millions de passionné·e·s, peu importe qui, peu importe pourquoi, seule compte l’excitation d’un match grandiose. Dans l’ombre pourtant, des enjeux autrement plus importants se jouent. Ce ne sont plus uniquement deux joueurs qui s’affrontent, mais deux nations. Et les conséquences d’un tel match ne se sont pas limitées au trophée remis au vainqueur.


Face à ces anomalies, que fait la bulle ? Est-ce qu’elle englobe ou est-ce qu’elle éclate ? De deux choses l’une : soit le sport porte en lui le poids d’une société, soit il l’exclut. En fonction de la réponse, le sport pourrait bien perdre de son innocence et de sa pureté. Ce qui était un moyen de se déconnecter du réel, pourrait bien devenir ce qui nous y plonge de plein pied. Entre divertissement et outil idéologique, il est peut-être temps de se poser la question et d’en débattre: le sport est-il l’opium du peuple ?

Hicham Assakali

Ambassadeur senior

Le sport est-il l'opium du peuple ?

Le podcast

A écouter dans ce podcast :

Benchaali Benchaali

Ambassadeur Senior

Aicha Gillieaux

Ambassadrice junior

Kmar Ben Haddej

Ambassadrice apprenti

Ance Kitembo

Ambassadeur senior

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[Mauvais genre]

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La playlist

Le sport est-il l'opium du peuple ?

Les articles

D’après moi, le sport est l'opium, oui, mais pas celui du peuple. Chaque personne est différente et chaque personne traverse sa vie différemment… Pour certain·e·s, le sport est libérateur. Il nous permet de nous décharger, autrement que par la parole. Plus on trouve refuge dans le sport, plus on évolue et moins on veut parler du pourquoi du comment on s’est tourné vers l'une ou l'autre discipline. À travers le sport, on atteint nos propres objectifs, peu importe le temps que ça nous prend, les efforts que ça nous coûtent, tant qu'on les atteint. Plus nos efforts paient, plus notre but se rapproche, plus on voit que l’on peut se dépasser. Alors à ce moment-là, le sport devient plus qu’une drogue. Une addiction, celle du jeu, celle du plaisir, celle du désir. Substance qui anesthésie les pensées douloureuses ou qui réveille les sens, là subsiste la controverse.

Aaddi

Siham Aaddi

Ambassadrice junior

Le sport est un aspect important de la manipulation des masses.

Corriveau

Monique Corriveau

Écrivaine

C'est le match le plus mythique de l'histoire. Celui qui a fait entrer le jeu d'échecs dans les foyers et donné à cette discipline un dimension unique.

Vergne

Laurent Vergne

Chef des informations à Eurosport depuis 2012

Et voilà qu'une paire de gants fait tomber le masque.

Marlet

Pierre Marlet

Journaliste et romaniste belge

Il m'a dit qu'aucune femme ne pouvait courir le marathon de Boston.

Switzer

Kathrine Switzer

Première femme à avoir couru le marathon de Boston

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Lamine Dumbuya

Ambassadeur senior

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#3-Citation-4

D’après moi, le sport est l'opium, oui, mais pas celui du peuple. Chaque personne est différente et chaque personne traverse sa vie différemment… Pour certain·e·s, le sport est libérateur. Il nous permet de nous décharger, autrement que par la parole. Plus on trouve refuge dans le sport, plus on évolue et moins on veut parler du pourquoi du comment on s’est tourné vers l'une ou l'autre discipline. À travers le sport, on atteint nos propres objectifs, peu importe le temps que ça nous prend, les efforts que ça nous coûtent, tant qu'on les atteint. Plus nos efforts paient, plus notre but se rapproche, plus on voit que l’on peut se dépasser. Alors à ce moment-là, le sport devient plus qu’une drogue. Une addiction, celle du jeu, celle du plaisir, celle du désir. Substance qui anesthésie les pensées douloureuses ou qui réveille les sens, là subsiste la controverse.
Siham Aaddi

#3-Citation-5

Le sport est un aspect important de la manipulation des masses.
Monique Corriveau

#3-Photo-1

C'est le match le plus mythique de l'histoire. Celui qui a fait entrer le jeu d'échecs dans les foyers et donné à cette discipline un dimension unique.
Laurent Vergne

#3-Photo-2

Et voilà qu'une paire de gants fait tomber le masque.
Pierre Marlet

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Il m'a dit qu'aucune femme ne pouvait courir le marathon de Boston.
Kathrine Switzer

#3-Photo-4

Lamine Dumbuya

#3-Photo-5

Salomé Guilloret
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